Mouflons du Haut Languedoc, mes amis
Pendant dix-huit ans, j’ai conduit les vacanciers de l’été sur les chemins du Haut Languedoc, les sentiers des massifs du Caroux et de l’Espinouse, en montagne magique. Dix-huit années durant lesquelles les rencontres avec des mouflons se sont multipliées, sur le plateau du Caroux et partout ailleurs sur cette superbe montagne, sur ses pentes et sur ses crêtes comme dans ses vallons et ses gorges les plus encaissées.
Chaque fois qu’il nous a été donné de rencontrer et d’observer ces animaux, en quelque circonstance que ce soit, l’émerveillement a fait son œuvre. Un enchantement permanent, l’immense plaisir d’être spectateur de la vie sauvage, ne serait-ce que durant une poignée de secondes, souvent davantage. Le partage d’émotions bien réelles, nous le devons aux mouflons, seigneurs hiératiques de la montagne du Haut Languedoc, rois de ses sommets.
Leur beauté, leur élégante nonchalance et leur capacité à considérer avec indulgence (innocence ?) l’impudence humaine en font des hôtes bien exceptionnels de cette montagne du Haut Languedoc.
Puissions-nous toujours considérer les mouflons comme des compagnons, des amis auxquels aille toujours notre respect. Un rêve, désormais ? C’est possible. Dames cupidité, vanité et stupidité, rimant si bien ensemble, souvent indissociables, faisant le lit d’une culture bien particulière dans certains milieux sociaux, se transforment en autant d’armes tournées contre eux en certaines saisons de chasse devenant bourses aux trophées.
JMH